Présidentielle : la société civile alerte sur les risques liés à l’utilisation des cartes d’électeur de 2015

18 Feb

Le 6 mars 2016, soit dans deux semaines, les Béninois iront aux urnes pour élire le successeur de l’actuel chef de l’Etat, Boni Yayi. Plus l’on approche du scrutin, plus la tension monte au sein de la population tant les enjeux de cette élection présidentielle sont nombreux. Les organisations de la société civile réunie au sein de la Plateforme Electorale des Organisations de la société civile (OSC) du Bénin, dans le but de mener une veille citoyenne active et surtout de donner des informations et analyses pertinentes sur le processus a lancé cette semaine les “Mardis et Vendredis de la société civile’’. Il s’agit de conférences de presse régulières qui, comme la dénomination l’indique, vont se dérouler tous les mardis et vendredis jusqu’aux jours du scrutin et même après éventuellement.

La première s’est tenue ce mardi 16 février 2016, à la Maison de la société civile. Les conférenciers de la circonstance ont donné le la en évoquant les risques liés à une utilisation conjointe des cartes d’électeur de 2015 et 2016 comme suggéré par la décision de la Cour constitutionnelle qui a acté le report du scrutin, initialement prévu au 28 février.

En effet, face au retard accusé dans le processus de distribution des cartes par le CNT, la Cour constitutionnelle a autorisé l’utilisation des cartes d’électeur ayant servi pour les législatives de 2015 concomitamment aux nouvelles.

Mais du côté de la société civile, on estime que cela représente un réel risque et pourrait favoriser la fraude électorale. Partant de l’article 11 du code électorale, Serge Prince AGBODJAN a relevé deux conditions : la détention de sa carte d’électeur et la figuration du nom de l’électeur sur l’extrait des listes. Il a insisté pour rappeler que le code n’a pas fait usage du pronom possessif pluriel ‘’ses’’ mais bien le singulier ‘’sa’’ pour dénoncer la multiplicité des cartes. La brèche ouverte par la Cour constitutionnelle en autorisant l’utilisation de l’ancienne carte d’électeur pose un sérieux problème de double emploi et donc la probabilité du vote massif par procuration. Afin d’éviter une telle situation, il a été demandé à la CENA de sécuriser le formulaire de procuration et de communiquer le nombre exact de formulaires mis en circulation afin de permettre le point à la fin du scrutin.

Bertrand SONGUEH-RAYMONDO

Point Focal, e-observateur

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *