COTONOU, BÉNIN (6 Mars, 2016) — Plus de 4,7 millions de Béninois vont aux urnes aujourd’hui pour élire un nouveau chef de l’Etat, pendant qu’une plateforme de la société d’une coalition civile locale mène une salle de situation électorale (SSE) pour aider à assurer des élections justes et transparentes.

«Nous avons trois objectifs principaux dans cette salle de situation électorale,» explique Julien Oussou de WANEP-Bénin (Réseau Ouest Africain pour l’édification de la paix) et coordonnateur principal de la plate-forme électorale des OSC au Bénin. «Notre travail est d’observer, de rapporter et d’alerter pour l’action – aux responsables de la sécurité et au gouvernement — lorsque cela est nécessaire. Nous montrons les tendances pour permettre au public de suivre l’information comme elle vient, mais nous ne donnons pas de résultats. Nous intervenons dans le cadre du processus électoral (avant, pendant et après le vote) pour des élections crédibles.»

La SSE est un outil de gestion des élections en ligne utilisé dans plusieurs élections à travers l’Afrique et à l’étranger pour fournir des informations sur le processus de vote. La Plateforme du Bénin a 3.050 observateurs formés et déployés dans près de 8000 postes de vote à travers le pays fournissant des données en temps réel, par SMS, à la chambre technique de la SSE. La chambre technique est la première des trois chambres qui composent la SSE et est animée par plus de 20 membres qui sont en contact direct avec les observateurs déployés, recensant toutes les irrégularités enregistrées sur le terrain par téléphone. La deuxième chambre dans la SSE est la chambre d’analyse. Dans cette salle, les données sont examinées par une équipe de 20 analystes, composée de sociologues, politologues et responsables de sécurité. L’information est ensuite transmise à la chambre de réponse où siègent sept membres, dont deux femmes, pour examen. La salle de réponse fait le suivi et contribue à l’action avec les autorités de sécurité et du gouvernement, si et lorsque cela est nécessaire.

«Nos principaux défis pour ces élections sont d’assurer un processus de vote en toute sécurité et crédibilité,» explique Fatoumata Batoko, une porte-parole et membre de la Plateforme. «Nous voulons aussi nous assurer que la question de la distribution de la carte d’électeur qui a été un problème majeur ne conduit pas les électeurs à jeter leurs bulletins de vote.»

Cette élection présidentielle est la sixième organisée depuis que le pays a adopté la démocratie en 1991. Le Bénin, l’un des principaux producteurs de coton de l’Afrique, est également considéré comme l’une des démocraties les plus stables du continent. Mais pour ces élections de 2016, la lutte contre la pauvreté, la corruption et le chômage des jeunes demeurent parmi les principales priorités pour la plupart des candidats. Sur un total de 48 candidatures soumises à la CENA (Commission nationale électorale autonome) en janvier pour le scrutin présidentiel, seulement 33 ont été retenues. Parmi les candidats, on note deux femmes, l’actuel premier ministre soutenu par le pouvoir actuel du président Boni Yayi et deux des hommes d’affaires les plus importants du pays.

«Nous demandons à tous les Béninois de sortir et de voter en paix,» dit Madame Batoko. «Et nous appelons tous les acteurs et membres de la société civile à nous aider pour assurer la transparence et la crédibilité de ces élections pour l’intérêt de tous les citoyens.»

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