Présidentielle 2016 au Bénin : rencontre entre la société civile et la mission d’observation de la Cedeao

17 Feb

CEDEAO

Dépêchée au Bénin depuis le 08 février 2016 dans le cadre de l’élection présidentielle, la mission d’observation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest a eu une rencontre d’échanges sur le processus en cours ce mardi 16 février avec la Plateforme électorale des organisations de la société civile du Bénin à Cotonou.

Dans le souci d’œuvrer à la transparence du processus électoral, la mission d’observation à long terme de la Cedeao composée de ressortissants de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (Togo, Niger, Nigeria, Ghana, Côte-d’Ivoire) et conduite par M. Sagna, Chef du Bureau Zone 4, a échangé avec la Plateforme électorale de la société civile du Bénin. Marino de Souza d’Africa Elections, Rosine Kédédji de Social Watch Bénin et Soulémane Koto Yérima de SOS Civisme Bénin représentaient pour la circonstance les organisations de la société civile. Ladite rencontre a pour principaux objectifs pour la mission d’observation de la Cedeao de s’enquérir du degré d’appréciation des observateurs nationaux, de connaître les différents modes d’observations dont dispose la Plateforme et d’apporter leur expérience en la matière.

La Plateforme des osc qui compte déployer sur le tout le territoire national les jours à venir quelques 2285 observateurs sur 3000 initialement prévus si le gap n’était pas comblé a déjà observé de nombreuses irrégularités dans le processus électoral. Au niveau du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée qui a failli à sa mission d’établir et de distribuer à bonnes dates les cartes d’électeur. Le retard observé dans la distribution a poussé les différents candidats au cours d’une séance de travail avec les responsables de la CENA le 11 février dernier à demander le report du premier tour des élections. Monsieur Marino de Souza déplore cependant l’absence de cartes d’électeur dans certaines zones à ce jour bien que les anciennes cartes utilisées en 2015 sont exploitables le jour du scrutin d’après une décision de la Cour constitutionnelle. A ce sujet, Soulémane Koto Yérima exprime son inquiétude sur le risque de fraudes, de conflits que pourrait engendrer leur utilisation surtout que des camps adverses se méfient les uns des autres sur les éventuelles stratégies de fraudes. Le sieur Marino de Souza renchérit en disant qu’il serait très difficile de contrôler les votes par procuration et par dérogation pour les représentants de candidats et observateurs mandatés. Et le risque d’avoir plus de votants que d’inscrits est bien élevé, a cet effet il convient le Centre National de Traitement (CNT) à faire diligence pour finaliser l’établissement et la distribution des cartes restantes au plus tard le 1er mars prochain.

A la question de savoir quelles sont les sources de financement et comment la plateforme assure-t-elle sa neutralité pour des élections apaisées et transparentes, monsieur Soulémane Koto Yérima a précisé que leurs partenaires techniques et financiers sont OSIWA, l’Union Européenne, la Coopération Suisse, l’Ambassade des USA, le PNUD et qu’ils n’obtiennent aucun financement des acteurs politiques, par conséquent leur rôle de neutralité ne peut être influencé. Plus loin monsieur Koto Yérima affirme que les populations sont manipulées, intoxiquées et ne savent plus à quel sein se vouer pendant que l’argent dicte sa loi.

La mission de la CEDEAO rapporte que la CENA affirme ne pas être perturbée par le report des élections et profiterait même de cela pour mieux se préparer à réussir des élections transparentes. A cet effet, monsieur Marino de Souza n’a pas caché son inquiétude surtout au non démarrage de la formation des agents de bureaux de vote et ne souhaiterait pas que cela se fasse à 48 heures ou 24 heures du scrutin afin de permettre à ces derniers de bien maîtriser les articles essentiels au déroulement normal du scrutin.

La mission d’observation de la CEDEAO a applaudi les efforts faits jusqu’à présent et encourage la plateforme à plus d’ardeur et reconnait qu’il ne s’agit pas d’une mission facile mais recommande par le biais du professeur Eyinla Boladé et bien d’autres d’investiguer pour connaître les sources de financement des candidats en lice, de faire preuve de neutralité et surtout d’informer, de sensibiliser les populations sur le niveau du processus électoral et surtout les comportements à adopter en période électorale.

Joël Arsène Noumonvi

E-Observateur

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