La campagne bat son plein depuis quelques jours déjà et on se réjouit que certains projets de société fantômes jusqu’alors se matérialisent enfin. Je passe en revue ici quelques points sur lesquels ceux qui veulent nous gouverner se rejoignent à mon avis.
Les candidats les plus en vue dans cette élection s’accordent tous à dire que la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion du régime actuel a constitué un sérieux handicap pour le développement de notre pays. D’Abdoulaye Bio Tchané à Patrice Talon, en passant par Ajavon Sébastien et Pascal Irené Koupaki, pour ne citer que ceux-là, si tous ne peignent pas le tableau actuel en noir, aucun ne déroge à mettre en avant la bonne gouvernance dont l’avènement serait un facteur déterminant pour plus de croissance économique dans notre pays. Ces challengers en lutte pour un même but partagent certaines propositions.
L’agriculture
Le développement et la modernisation de l’agriculture est leur leitmotiv. Ils convergent tous par exemple sur le développement des filières du riz, de l’ananas et de l’anacarde ; Même si contrairement à ABT, Ajavon, lors de son passage dans MoiPrésident, a estimé que le Benin n’avait pas le potentiel pour être une puissance agricole ; Entendez une puissance exportatrice.
L’énergie
« Pas de développement sans énergie » ; Tous ont déjà dit cette phrase (en tous cas dans le même esprit) au moins une fois et semblent pouvoir mettre fin au délestage en un mandat au plus (2 ans pou Ajavon). Le vent, la mer, la biomasse, etc, aucun moyen n’est mis de coté par nos présidentiables.
Le numérique
L’économie numérique est aussi l’un des leviers sur lesquels « PIK et adversaires » comptent pour booster la croissance économique.
La croissance à deux chiffres est sans doute le rêve le plus ambitieux de tous nos candidats et sa possibilité est évidente pour certains. Je résume ici leur courant de pensée : « Si avec la mauvaise gouvernance actuelle nous atteignons quand même six points de croissance alors avec une bonne dose de gouvernance on fera obligatoirement mieux ».
Dernier point commun des projets de société : Tous semblent avoir soigneusement éviter les questions de l’essence kpayo et du Franc CFA. On peut admettre qu’il faille laisser les séquelles de la dernière croisade contre le kpayo retomber. Il est cependant très étonnant de voir que nul n’ose toucher au CFA. Ce qui est paradoxal vu les passions déchaînées par les propos du Lionel Zinsou sur le sujet.
Par ailleurs nous avons principalement droit, dans ces projets, à des déclarations d’intentions de gens qui ne sont pas suffisamment clairs sur les méthodes par lesquelles ils comptent réaliser ces propositions. A titre d’exemple, quand on sait que le régime actuel n’a pas pu venir à bout de la corruption et qu’il s’est embourbé dans les projets énergétiques, on est en droit de se demander comment le futur locataire de la Marina veut y arriver.
Le 6 avril, le gouvernement changera ; Mais les cadres seront les mêmes qui poussent sur le terreau de la corruption et du clientélisme. Qui contaminera alors l’autre ? Le corps suivra t-il la tête ? Ou alors subira t-elle le dictât du corps ?
E-observateur,
Point Focal pour la Plate-forme Electorale des Organisations de la Société Civile